mardi 27 mai 2014

Interview de Colbys DOVI un immigré d'Afrique

Pour cette exploration, Celia Priol, Laureline Delahousse et moi-même avons interviewé un ami à moi rencontré au collège et immigré d'Afrique, son nom est Colbys et il a été intéressé par notre "recueil d'explorations". Colbys est arrivé en France à l'âge de 14 ans, auparavant, il était étudiant en Afrique au Bénin en classe de 3ème pour être plus précis. Par la suite d'une mutation de sa mère au poste d'attaché financier au consulat du Benin en France, Colbys, ses 2 frères et sa mère se sont installés en France; une fois fait, il n'a pas pu reprendre tout de suite son cursus scolaire car sa mère est tombée malade et il a dû attendre qu'elle aille mieux, ce qui a pris 3 mois qu'il a manqué dans sa scolarité mais rattrapé par la suite par un travail appliqué.
C'est en classe de 3ème que je l'ai rencontré, il avait alors redoublé mais ce n'était pas à cause de son niveau scolaire qui était bon et je peux en témoigner ayant été dans sa classe, le problème venait du collège qui n'avait apparemment pas inscrit Colbys au Brevet des collèges qui selon eux, était nécessaire pour pouvoir passer en seconde d’où leur refus de passage en seconde sans l'avis de Colbys ou même de ses parents. En 3ème je ne m'en rendais pas compte mais quand je repense à cette histoire, je me dis que c'est plutôt le collège qui ne souhaitait pas faire passer Colbys en seconde car en principe, il n'est pas nécessaire d'avoir le diplôme pour pouvoir passer en seconde, d’où l'étrange de ce refus de passage, un problème d'acceptation dans notre école peut-être? Ou bien l'administration a préférée qu'il obtienne un diplôme afin d'éviter qu'il rencontre trop de difficultés par la suite? Mais je préfère ne pas m'avancer sur cela. Par la suite, Colbys a quand même fini par obtenir son Brevet des Collèges en même temps que moi et a ainsi pu se diriger vers un BAC STG GSI; aujourd'hui avec ce diplôme en poche, il réfléchit à s'orienter vers un BTS SIO/Web design en alternance c'est pourquoi il recherche activement un stage de deux ans pour ce choix, et au vu de ses capacités dans le domaine et son sérieux, je pense qu'il en serait largement capable.

Je me suis ensuite intéressé à son avis sur la France, ses observations, la façon dont il a été accueilli et quelques autres questions. Avant d'arriver en France, Colbys était très enthousiaste à l'idée de découvrir ce Pays, il pense que c'était peut-être du fait de son adolescence mais il n'y a pas d'âge pour découvrir d'autres Pays et cultures à mon avis; en tout cas une fois arrivé, il a été émerveillé dans un premier temps en découvrant la facilité d'accès aux soins médicaux par rapport à l'Afrique mais aussi à la connaissance avec les CDI dans les écoles qui donnaient accès à internet, les musées, les bibliothèques mais aussi les monuments historiques et leur histoire comme la Tour Eiffel ou l'Arc de Triomphe. Puis, il a découvert les réalités de ce pays comme les problèmes de racismes ou de discrimination car malgré le fait que certains Français étaient sociables et souriant envers lui, une majorité restait peu accueillante voir opposée à la présence d'immigrés comme lui dans notre pays et lui faisait plus ou moins comprendre passivement sans pour autant déclencher des problèmes majeurs; pourtant et il le dit, "Je ne passerais pas par quatre chemins, j’étais et je suis resté quelqu’un de très sociable, ouvert, souriant, … mais la société a su implanter en moi un côté associable que je n’avais pas avant et que je m’efforce de repousser." Ce qui effectivement ne se voit pas vraiment quand on est proche de lui comme je le suis car pour ma part je ne vois que son côté sociable souriant et très ouvert dont il parle et je ne me sens pas menacé ou agressé par sa présence, au contraire c'est même un plaisir d'être avec lui et de le retrouver et je suis certains que c'est réciproque pour lui. Colbys a aussi précisé qu'il était choqué de voir que les citoyens étaient indifférents face à la souffrance de leur prochain et ceux même malgré la crise qui nous frappe. Pour finir, j'ai demandé à Colbys s'il préférait son Pays d'origine ou la France et il m'a répondu que malgré les quelques points négatifs lors de son arrivée en France, il n'a jamais été déçu d'être venu, mais toutefois, il choisira toujours son Pays d'origine dans lequel il compte retourner quand il aura quelques chose à lui offrir, je lui ai demandé quoi, et il m'a répondu : "quand je serais quelqu'UN". 

Florian SILVA avec Celia PRIOL et Laureline Delahousse


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