mardi 27 mai 2014

3 cas qui m'ont fait réfléchir par Laureline

Le Venezuela : le pays qui m’a émerveillé

J’ai vécu environ un an au Venezuela car toute ma famille maternelle se trouve là-bas. Je suis partie à l’âge de quatre ans avec ma mère, mon père et mon petit frère qui à l’époque avait trois ans. Le premier jour je suis allée sur la plage avec mes parents, le sable était blanc et fin, la mer d’un bleu turquoise, les palmiers très haut et le plus intrigant fut les iguanes. Pour moi qui venais de quitter la France voir de tels animaux m’a marqué, le paysage semblait presque irréel. Après cette première escapade nous nous sommes rendus dans la ville où se trouvent ma famille, à San Juan de Los Morros à environ une heure en voiture de Caracas.
Le premier contact avec ma famille fut difficile parce qu’on est confronté à une première barrière qui est celle de la langue alors vu que je ne pouvais pas parler je pleurais parce que je pense avoir été frustré. Je dois avouer que les premiers jours pour moi et mon frère ont été difficile mais il faut savoir qu’un enfant retient très vite alors à force d’entendre parler espagnol autour de nous quotidiennement nous sommes tous les deux devenus bilingues. Pour mes parents c’était alors le bon moment pour nous inscrire à l’école et là encore un choc culturel. Pour commencer nous devions porter un uniforme et chanter l’hymne vénézuélien tous les matins. Les journées d’école ne sont pas organisées comme en France, là-bas vous pouvez aller à l’école soit le matin soit l’après-midi. Et vu la chaleur qu’il faisait l’après-midi mes parents ont préféré nous y inscrire pour le matin. Maintenant il fallait découvrir la vie citadine, j’ai l’occasion de me rendre à Caracas avec ma mère.
Caracas dans mes souvenirs était loin du charme que pouvaient avoir les villages vénézuéliens, comme dans toutes les grandes villes la circulation était dense, il y avait du monde et ce qui m’a sûrement le plus marqué est la pauvreté, les abris de fortune. Malgré les paysages tous plus extraordinaires les uns que les autres le Venezuela est l’un des pays le plus pauvre au monde et il est vrai que j’ai pu le ressentir au sein de ma famille. Nous vivions tous les uns collés aux autres à dormir à quatre dans une petite pièce pourtant je crois que cette année fut l’une des plus belles de ma vie parce que certes nous n’avions pas beaucoup d’argent mais la générosité s’exprime par d’autre moyen. Et quand nous sommes arrivés ce n’est pas seulement notre famille qui nous a accueillis mais le quartier entier. Quand quelqu’un avait un problème tout le quartier était concerné.
Si on me proposait de vivre là-bas je refuserais parce que c’est un pays dangereux et pauvre mais ce que je retiens de ce voyage c’est le sourire sur le visage des personnes que j’ai rencontré, les animaux sortis de conte que j’ai vu tel que des singes, des serpents, des araignées, des iguanes, les paysages exceptionnels et la générosité.  


Le Maroc : un pays qui m’a interpellé

J’ai eu la chance de me rendre au Maroc en 2005 avec ma mère et mon petit frère  et de vivre en immersion la plus totale avec des habitants d’un village retiré près de Marrakech. Ma mère rêvait de se rendre au Maroc mais elle ne voulait pas s’arrêter aux endroits les plus connus, elle a donc réussi à trouver une famille dans un village marocain qui a accepté de nous accueillir pendant deux jours. Quand nous sommes arrivés à Marrakech nous avons passé les premiers jours à visiter les lieux les plus incontournables comme la place Jemaa el Fna, le jardin Majorelle et les souks. C’était déjà merveilleux, les gens étaient plein de vie, la ville est colorée et l’hôtel où nous nous trouvions l’était tout autant.
Le jour du départ il fallait prendre le moins de choses possibles alors si mes souvenirs sont bons j’ai dû  prendre mes quelques achats réalisés à Marrakech puis nous nous y sommes rendus en taxi, le trajet était long peut être une heure ou deux heures. Une fois sur place le paysage était désertique, les maisons en terre et là nous avons enfin aperçu la famille qui nous accueillait. Il était difficile de dialoguer alors nous communiquions par des signes et des sourires. L’après-midi nous nous sommes rendus dans un champ et avons fait une ballade sur un âne, un moment vraiment très drôle puis en fin de journée nous avons assisté à la préparation du diner qui n’est réservé qu’aux femmes du coup mon petit frère a du s’occuper avec les hommes de la famille. Une fois le repas prêt nous nous sommes tous réunis autour d’une petite table sur laquelle était posé le couscous le plus imposant que j’ai vu de toute ma vie et là chacun y allait de ses mains. Les marocains ont d’ailleurs une technique très particulière pour manger la semoule : ils la remuent dans leur main de sorte à en faire une boule ce qui est plus facile à manger et permet de refroidir le plat. Sans cette technique il faut avouer qu’il est difficile de manger de la semoule avec les mains. 
Il était l’heure de partir et ce qui est fou c’est que je me suis mise à pleurer parce que j’avais encore envie de rester, j’avais le sentiment d’avoir encore pleins de moments à partager et pleins de choses à découvrir. L’image que je retiendrais est l’image de tous leurs visages souriants et bienveillants.

                               Une expérience qui m'a choquée


Une expérience interculturelle qui m’a choquée est mon arrivée à Champs-sur-Marne pour mon intégration à ESIEE Paris. Avant mon déménagement j’habitais à Saint-Léger-du-Bourg-Denis, un petit village près de Rouen. Quand je sortais de chez moi je pouvais voir des collines, des chevaux et des moutons alors quand je suis arrivée en Seine-et-Marne j’ai été très déstabilisé déjà parce que rien de ce que je voyais autour de moi ne me parlait. Il n’y a presque pas de végétation, il y a des immeubles un peu partout et du bruit à cause du RER et des voitures. Partir de chez moi a été l’expérience la plus bouleversante parce que tous les repères que j’avais à Rouen se sont envolés et je devais à présent apprendre à devenir indépendante. Mes parents ne sont plus là pour me faire à manger, s’occuper de mon linge et faire le ménage. Toutes ces choses je devais apprendre à les faire seule. Je crois que ce 2 Septembre 2012 restera à jamais gravé dans ma mémoire. Je me vois encore quitter le cocon familial pour rejoindre ma vie future, j’ai dû pleurer pendant près de deux heures. Quand je suis sortie du RER j’ai rejoint une amie qui comme moi débarquais à Champs-sur-Marne pour ses études, avec qui j’ai erré pendant plus d’une heure à chercher un centre-ville que je n’ai toujours pas trouvé. J’ai ensuite emménagé à Ampère, la résidence étudiante reliée à l’école où j’ai broyé du noir en me demandant ce qui m’attendais, si j’allais me faire des amis et si le choix de mes études était le bon parce que parmi toutes les orientations possibles j’ai décidé de me trouver là. J’apprenais qu’à partir de maintenant tous les choix que j’allais faire ne concernaient que moi et ne pouvaient être fait que par moi. C’est d’ailleurs assez effrayant. Après quelques heures passées chez mon nouveau chez moi je me suis rendue à la soirée d’intégration où j’ai commencé à me sentir mieux parce que beaucoup de personnes autour de moi étaient comme moi c’est-à-dire qu’ils venaient d’arriver ici et ne connaissaient encore personne, j’étais plutôt rassurée. J’allais enfin pouvoir construire mon avenir comme je le voulais. 

Laureline Delahousse


 Sources :
Des étrangers en France :
L’interculturalisme :


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